jeudi 7 janvier 2016

La libéralisation du cannabis gagne du terrain aux Etats-Unis

USA : 14 états supplémentaires devraient légaliser la consommation de cannabis d’ici 2020 en dépit de l’interdiction fédérale

Après la légalisation du cannabis dans les états de Washington, du Colorado et bientôt dans l’Oregon, les Etats-Unis sont-ils sur une pente glissante vers la légalisation fédérale ?


Si en 1988 seulement 31 % des américains avouaient avoir déjà consommé du cannabis, cette pratique s’est accentuée ces dernières années, puisque ce chiffre est monté à 41 % en 2008. La banalisation de l’usage récréatif du cannabis, ainsi que son utilisation médicale, déjà répandue aux Etats-Unis, ont poussé certains états vers la libéralisation de sa consommation. Les états ont également été influencés par l’impact positif sur l’économie que pourraient avoir ces lois. En outre, on peut remarquer que la plupart des arrestations pour possession de stupéfiants renvoient à la possession d’une petite quantité de marijuana. Cette pratique justifierait une légalisation de la possession de cannabis en faible quantité.

Dernièrement, l’Oregon a décidé d’aller plus loin que ses prédécesseurs dans la libéralisation du cannabis. En effet, dans l’état de Washington et dans le Colorado, il est désormais possible d’en posséder jusqu’à 28 grammes. Mais, dans l’Oregon, la “mesure 91” prévoit de permettre aux habitants de cet état d’en posséder jusqu’à 227 grammes. De plus, cette même mesure permettrait à chaque habitant de l’Oregon de faire pousser sa marijuana personnelle dans son jardin. 

Les Etats-Unis seraient-ils en train de devenir le potager mondial du cannabis ?

Même s’il est autorisé dans ces états de posséder de la marijuana, les lois fédérales des USA interdisent encore sa consommation. Cependant, si le phénomène s’amplifie et que de nombreux états décident de légaliser la consommation de cannabis, le gouvernement fédéral pourrait être poussé à l’autoriser dans tout le pays. Mais pour le moment, la contradiction entre la libéralisation du cannabis dans certains états et son interdiction par les lois fédérales pose question : quelle loi prévaudra à l’avenir sur l’autre ? En absence de jurisprudence, cette question pourrait rester en suspens quelques années encore.


Le Saviez-Vous ?

° Les Etats-Unis d’Amérique sont une république fédérale composée de 50 états

° Chaque état possède ses propres lois qui doivent être en accord avec la constitution fédérale

° Les lois fédérales prévalent normalement sur les lois des états



Alexandre Marx & Antonin Vorkaufer

La Chine annonce la fin de la politique de l’enfant unique

35 ans. C’est le temps qu’aura duré la politique de l’enfant unique en Chine, loi très controversée qui obligeait l’Empire du Milieu à se restreindre à un seul enfant par famille.

L’agence de presse Xinhua a annoncé le 29 octobre 2015 que le gouvernement chinois, le Parti Communiste de Chine, en avait décidé ainsi lors de la réunion de préparation du 13ème Plan Quinquennal. Pendant 4 jours de réunions, les 205 membres du Parti et leurs 170 suppléants ont établi les grandes lignes de la politique économique et sociale du pays pour la période 2016-2020 à venir.

Les couples chinois pourront désormais avoir un deuxième enfant. La Chine, qui a connu ces dernières décennies un développement économique jamais vu, est aujourd’hui face à deux problèmes majeurs : non seulement elle connaît un déséquilibre de genre dangereux, avec une proportion de 116 hommes pour seulement 100 femmes, mais aussi sa population est de plus en plus vieillissante. Et ces deux problèmes résultent directement de la politique de l’enfant unique, instaurée en 1979 dans une tentative de freiner la croissance de la population. Depuis 2012, la population en âge de travailler diminue, et cette tendance ne cesse de croître. L’abondante main-d’œuvre qui a contribué à développer la Chine s’apprête à devenir une immense nation de seniors, à charge de la nouvelle génération. Parmi ces jeunes, 30 millions d’hommes ne trouveraient pas d’épouse. Ce déséquilibre s’explique par la volonté de certains couples chinois, qui préféraient se séparer de leur fille dans l’espoir que leur prochain enfant à naître serait un fils, assurant ainsi une certaine sécurité pour les parents vieillissant.   

         Depuis son instauration en 1979, la politique de l’enfant unique a en effet généré de nombreuses violences envers les familles et les femmes : fortes amendes dans les meilleurs des cas ; avortements forcés, stérilisations et infanticides dans les pires. Les prémices de l’abandon de la loi étaient néanmoins apparues en 2013, lorsqu’il est devenu possible pour un couple d’avoir un deuxième enfant à condition qu’un des deux parents était enfant unique. Il était aussi permis pour les 55 minorités ethniques du pays d’avoir deux enfants, de même pour les familles rurales dont le premier enfant était une fille. L’abolition totale de cette politique, est saluée unanimement par les Chinois. « C’est très bien ! », dit Xiao Meng, une fonctionnaire de 26 ans qui vient de se marier. « Maintenant je pourrai décider en fonction de ma situation personnelle, professionnelle et familiale si je vais avoir un ou deux enfants », ajoute-t-elle. Toutefois, cette décision du gouvernement chinois soulève des inquiétudes dans les autres pays du monde.

         Selon Yong Cai, professeur à l’université de Caroline du Nord et expert sur la politique de l’enfant unique « Cette décision arrive dix ans trop tard, mais mieux vaut tard que jamais ». Il faudra plusieurs années avant que la population active augmente. Aussi, il y a de fortes chances que cela ne bénéficie qu’aux familles aisées, qui pourront se permettre d’élever un second enfant. La majorité des familles chinoises risquent alors de poursuivre la politique de l’enfant unique, non seulement à cause du conditionnement social auquel ils étaient contraints jusque-là, mais aussi en raison du coût de la vie. La pression subie par les familles chinoises au sein d’une société très compétitive est encore un autre obstacle. La réforme de 2013 avait déjà eu des résultats décevants pour le gouvernement, puisque sur les 11 millions de couples qui auraient pu potentiellement bénéficier de l’assouplissement de la loi, seuls 1,5 millions avaient demandé la permission d’avoir un second enfant.

         Ce qui est aussi en jeu, ce sont des changements sociaux et politiques : la fin de la politique de l’enfant unique améliore l’image du Parti ; elle vise à améliorer la démographie du pays, mais c’est sur le plan humain que l’effet est le plus retentissant, car cette réforme offre aux couples le choix d’avoir un deuxième enfant. Toutefois, pour que le changement démographique escompté ait lieu, le Gouvernement n’aura sans doute pas d’autre choix que d’accompagner cette réforme de mesures comprenant plus de fonds publics pour l’éducation et plus d’aides financières aux familles. Le Parti a néanmoins déjà fait preuve d’innovation, puisqu’il a procédé, au terme de ces quatre jours de réunion, à l’exclusion de 10 de ses membres accusés de corruption, infractions et abus.

La situation est critique pour beaucoup de jeunes parents tous deux enfants uniques, puisqu’ils doivent subvenir aux besoins de leurs quatre parents âgés et de leur enfant. Zhang Wei, mère d’une petite fille, pense que « le changement de politique permettra d’alléger cette charge ». Maya Wang, de l’ONG Human Rights Watch, regrette néanmoins que cette décision ait été adoptée pour des raisons « essentiellement économiques », qui ne prennent pas en compte les droits de reproduction des femmes. Espérons alors que cette décision marque le début des réformes chinoises, vers un plus grand respect des droits de l’Homme.



Sources :

Articles 
http://www.elcorreo.com/bizkaia/internacional/asia/201510/29/china-pone-politica-hijo-20151029120844-rc.html
http://www.elmundo.es/internacional/2015/10/29/5631febf46163f27348b4645.html
http://www.elperiodico.com/es/noticias/opinion/china-pone-fin-politica-del-hijo-unico-4630219
http://www.eluniverso.com/noticias/2015/10/29/nota/5212445/china-pone-fin-politica-hijo-unico-permitira-tener-dos-pareja

Vidéo
http://www.rtve.es/alacarta/videos/telediario/china-pone-fin-controvertida-politica-del-hijo-unico/3339813/


The carnage of Friday, November 13th in Paris : a worldwide symbol attacked


On Friday November 13th, Paris suffered several simultaneous terrorist attacks organized by ISIS. One hundred thirty people were killed and 352 injured in attacks by three coordinated groups of suicide bombers who targeted popular gathering places : the Canal Saint-Martin, Boulevard Voltaire, Rue de Charonne, the French National Stadium and the Bataclan concert hall, where 90 people were killed. These horrific bloodbaths in places known for fun and relaxation, with one unique aim : to blindly kill the greatest number of people. By attacking these landmarks, Daesh lashed out at the French capital, known worldwide as a symbol of liberty and culture. The events of Friday 13th created a wave of solidarity around the world and dozens of countries have paid homage to France and supported the French in their grieving.


In response to the French position in Syria and its air attacks on Islamic State targets, terrorists aiming to weaken the nation’s determination created a climate of fear to destabilize the population and the government. Indeed, the Friday night massacre was a way to attack not only French President François Hollande and his policies in Syria, Irak and Mali but also whole of the French society which is already weakened, unstable and divided by social inequalities and cultural differences. One of the real dangers now is that ethnic communities across France will give in to fear and paranoia and tear each other apart.    


State of emergency led to death of terrorist leader


Following the terrorist attacks, François Hollande decreed a state of emergency to facilitate searches and the arrest of terrorists. On Monday, November 16th, a foreign intelligence source reported that Abdelhamid Abaaoud, the presumed head of the suicide bombers, was in France. Thanks to this tip and other elements, the police tracked down Hasna Aït Boulahcen, Abaaoud’s cousin, in Saint-Denis. 


        At 4 a.m., on Wednesday, November 18th, after a day of monitoring Hasna’s flat, police forces launched a raid. Over 100 police officers were involved in the 7-hour assault, firing over 5000 rounds of ammunition. Eight terrorists were arrested and two died, including a woman who set off her explosive belt to escape from police. A second corpse, that of Abdelhamid Abaaoud, was identified by fingerprints  and salivary tests. Although this operation was a success, the presence of this man on French soil raises questions about the efficiency of border control and highlights flaws in national security.


        

Between security and infringement of liberties

Despite Abdelhamid Abaaoud’s death, the terrorist threat hasn’t been eliminated and the French government has extended the state of emergency until February 2016. But the measures taken to avoid another attack and ensure national security represent a danger for civil liberties.

First, a new law authorizes police officers to carry their guns even when they aren’t on duty. The law also reinforces surveillance measures around potential suspects with, for exemple, the extension of house arrests, internet monitoring, the creation of deradicalization centers and the reinforcement of administrative searches. Since the attacks, large public meetings have been forbidden and the government may extend this ban until February 2016, shutting down any association which could create a public disorder.

While the French people rose up when Daesh attacked their freedom, they now seem controlled by fear. It has forced them to accept the limitation of their liberties in the name of national security. Yet, it is essential to be aware of the dangers of a Police State where all the power is given to the executive and where the distinction between the State and the Army disappears. Security should never impinge on civil liberties. People should focus on the essential identity of France, with its festive spirit and the flavor of freedom. This is the real fight against Daesh : it is an ideological war in which people mustn’t capitulate because of fear and anger.


Karkarashvili Mariam and Peyret Mathilde

Sources:
http://www.slate.fr/story/109911/terreur-11-septembre-13-novembre
http://www.liberation.fr/france/2015/11/14/attaques-a-paris-ce-que-l-on-sait-samedi-matin_1413382
http://www.liberation.fr/france/2015/11/18/assaut-a-saint-denis-si-tu-leves-une-main-je-tire_1414556
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/attentats-a-paris-comment-la-france-a-remonte-la-piste-abdelhamid-abaaoud-7780573718
http://www.liberation.fr/france/2015/11/19/les-policiers-armes_1414793
http://www.liberation.fr/france/2015/11/19/une-liberte-attaquee-par-l-ennemi-et-restreinte-par-l-etat_1414769

lundi 14 décembre 2015

La cadreuse hongroise au pied faucheur veut porter plainte

Une journaliste hongroise, Petra László, licenciée de la chaîne N1TV pour avoir crocheté un réfugié en septembre 2015, veut porter plainte contre ce dernier 



Le 8 septembre 2015, le journaliste allemand Stephan Ritcher, a publié une vidéo montrant la cadreuse Petra László de la chaîne hongroise N1TV frappant deux enfants réfugiés et faisant un croche-pied à un adulte fuyant les lieux avec son enfant dans les bras. Une vague d’indignation a alors déferlée sur les réseaux sociaux qui a conduit à son licenciement par la chaîne N1TV caractérisant son comportement “d’inacceptable”.


Photo extraite de la vidéo publiée sur le compte Twitter de Stefan Ritcher


Suite à cet engouement général, Petra László s’est excusé dans une lettre adressée à un journal plédant la légitime défense “avec ma caméra dans la main je ne voyais pas qui courrait vers moi, j’ai juste pensé à me défendre.” et le regret maternel “je suis profondément désolée, et en tant que mère je suis d’autant plus triste de mes actes et du destin qui a mis cet enfant sur mon chemin à ce moment”.

Cet évènement a lieu dans une période de tension pour la Hongrie, très critiquée sur sa politique envers les migrants. L’opposition s’est saisie de cette affaire pour affirmer son clivage avec le gouvernement en place et a initialisé une poursuite judiciaire envers la cadreuse pour “violence contre un membre d’une communauté”.


« J’ai juste pensé à me défendre. »



En réponse à ces poursuites judiciaires l’ancienne journaliste a annoncé à la presse russe sa décision de porter plainte contre sa victime Osama Abdul Mohsen. Elle l’accuse d’avoir changé son témoignage devant la police et déclare sa volonté de prouver son innocence prétextant qu’il s’agit maintenant d’une “question d’honneur”. Elle a aussi profité de son interview pour déclarer qu’elle considérait le fait de déménager en Russie après son jugement car pour sa famille c’est “important de quitter la Hongrie”.


Martin Reynaud, Cesar Eduardo Vasquez Martinez



Sources :
http://www.theguardian.com/world/2015/sep/08/hungarian-nationalist-tv-camera-operator-filmed-kicking-refugee-children
http://www.ibtimes.com.au/hungarian-camerawoman-petra-laszlo-who-tripped-kicked-refugees-speaks-after-being-slammed-criminal
http://www.huffingtonpost.co.uk/2015/09/09/hungary-tv-camerawoman-video-kicking-refugee_n_8108098.html

vendredi 6 février 2015

Detenção do antigo Primeiro Ministro José Sócrates

Detenção do antigo Primeiro Ministro
José Sócrates
 Liza Burnichon et Damien Hoarau


    O antigo Primeiro Ministro português, que governou o país entre 2005 e 2011, foi levado sob custódia após três dias de interrogatório. Ele foi indiciado "por sonegação de impostos, corrupção e lavagem de dinheiro."

O José Sócrates, preso sexta-feira 21 de Novembro no aeroporto de Lisboa, foi colocado sob custódia na segunda-feira a seguir. Outras três pessoas foram presas e muitas buscas conduzidas. As suspeitas concentraram-se em serviços bancários e remessas de origem duvidosa, de acordo com o Ministério Público.
O alerta foi dado pelo banco público Caixa Geral de Depósitos, informou a imprensa portuguêsa. Os investigadores estão questionando quantidades elevadas transferidas para a conta de Sócrates, que parecem ser incompatíveis com a renda que ele informou às autoridades fiscais.
    José Sócrates passou toda a sua carreira na política e envolveu-se em várias polémicas que abalaram a sua imagem durante os seus seis anos no poder.
O seu nome também foi citado em um caso de alegada corrupção na época em que ele era ministro do Ambiente.

A notícia da prisão de José Sócrates foi uma bomba para mundo político, enfraquecido por uma série de investigações judiciais que atingiram os escalões superiores do Estado.   
Portugal já tinha sido abalado, há 10 dias por outro caso de corrupção relacionado com a adjudicação dos vistos "de ouro" para os investidores estrangeiros, o que causou a demissão do Ministro do Interior, Miguel Macedo.
José Sócrates anunciou a sua demissão do cargo de Primeiro Ministro em março de 2011, após a rejeição no Parlamento de um novo programa de austeridade fiscal.
Logo depois, Portugal, à beira da falência, foi forçado a procurar ajuda financeira de 78 bilhões de euros junto á União Europeia e ao Fundo Monetário Internacional em troca de um programa de austeridade ao longo de três anos.
“A corrupção é uma questão grave.” affirma João Paulo Batalha, o membro da ONG Transparency.  A desconfiança dos portugueses para com o Poder Político é a maior da Europa. Os Portugueses manifestam contra a política de austeridade. É o mais grave processo em Portugal desde o PREC mas muitos journalistas aconselham a ser prudente.




Sources :






Image : democraciaemportugal.blogspot.com

Allemagne : le nouvel espoir des réfugiés syriens et un nouveau clivage de la société allemande

Allemagne : le nouvel espoir des réfugiés syriens et un nouveau clivage de la société allemande
Charlotte Flory
Outre-Rhin, on tente de jouer un rôle majeur dans la solidarité à l’égard des réfugiés syriens avec tout de même une certaine réserve. Pour le moment le taux d’admission et la logistique ont du mal à être à la hauteur des engagements. Face à l’arrivée de ces réfugiés, depuis fin octobre 2014 l’Allemagne est divisée entre les partisans du mouvement Pegida et ses opposants.
L’Allemagne, qui n’a pas envoyé de forces militaires combattre en Irak et en Syrie s’illustre différemment en développant un programme humanitaire afin de venir en aide aux populations éprouvées.  Elle tente ainsi de renforcer la stabilité de la région et de ce fait assurer une trêve plus durable. C’est dans cette optique que le ministre des affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a appelé la communauté internationale à faire preuve de solidarité envers les pays voisins de la Syrie lors de la conférence internationale des réfugiés qui se tenait à Berlin ce mois d’octobre. Convaincue que la crise syrienne n’est pas prête d’être terminée, l’Allemagne a donc adopté la stratégie qui consiste à aider les pays qui accueillent le plus de réfugiés : la Jordanie, Turquie et notamment le Liban qui a vu sa population augmenter d’un tiers à cause de ce conflit. “L’Allemagne veut montrer son soutien au Liban concernant les problèmes qu’il rencontre actuellement, en particulier la situation difficile du voisinage de la Syrie et l’afflux grandissant du nombre de réfugiés”, a expliqué Angela Merkel, la chancelière allemande. L’Allemagne a donc débloqué un budget de 650 millions d’euros pour la crise syrienne depuis 2011. Un bémol cependant : le gouvernement syrien étant reconnu par l’ONU, c’est lui qui décide de la manière d’employer l’aide humanitaire dans son pays. Il est donc suspecté par certains d’utiliser, au moins en partie, cet argent à des fins militaires. De plus, les convois humanitaires devant traverser les lignes de front, ils n’arrivent pas tous à bon port ce qui limite l’aide aux réfugiés.
L’Allemagne qui a revu à la hausse sa capacité d’accueil des réfugiés syriens en annonçant en juin 2014 qu’elle accueillerait 10 000 personnes de plus que le quota initialement prévu, est en tête des pays européens. Mais la plupart de ces réfugiés venus en Allemagne l’ont fait par le biais du  regroupement familial. Ce qui signifie qu’il est nécessaire d’avoir de la famille résidant en Allemagne et que celle-ci soit prête à subvenir aux besoins des réfugiés. De plus, l’accueil de personnes qui contribueront par la suite à la reconstruction de leur pays est aussi privilégié. Cependant ce n’est pas sans peine pour eux : en effet les obstacles bureaucratiques et policiers sont de taille et ont pour le moment fortement limité l’acceptation des demandes d’asile.

Tout est mis en place pour faire au mieux : la possibilité d’accueillir encore plus de Syriens ayant de la famille est laissée à l’appréciation de chaque Land. Cependant ces directives ont des limites. De nombreuses communes ne peuvent assurer un tel accueil et mettent donc à disposition des anciennes écoles ou bureaux désaffectés : les conditions d’accueil sont donc précaires avec des sanitaires non adaptés et un manque d’espace. C’est pour palier à ces difficultés que certaines entreprises ont décidé de s’investir dans cette lutte et mettent ainsi à disposition des locaux inexploités. L’étude à Munich du cas de l’entreprise Siemens qui a proposé de mettre à disposition 30 000 mètres carrés de locaux vides possédant cantines et sanitaires est en cours. « Siemens est une entreprise avec une forte tradition sociale » explique le PDG de celle-ci.
Cependant cet accueil n’est pas vu d’un bon œil par l’ensemble des citoyens : le mouvement Pegida, un mouvement anti-islamiste « de patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident » organise tous les lundis des manifestations à Dresde mais aussi dans d’autres villes allemandes. Ces mouvements entrainent des contre-manifestations encouragées par le gouvernement : « Ne suivez pas ceux qui appellent à manifester. Leurs cœurs contiennent trop souvent des préjugés, de la froideur et de la haine » a déclaré Mme Merkel lors de ses vœux pour le nouvel an.
Lorsque l’on sait que près de 2,9 millions de Syriens ont déjà fui leur pays dont 1,1 million au Liban, le nombre de ceux qui sont accueillis en Allemagne reste faible bien que les efforts fournis par les autres pays européens soient encore plus négligeables (par exemple, la France a accueilli depuis 2012 8000 réfugiés syriens).
Ainsi les associations de protection des droits de l’homme réclament une plus grande ouverture des frontières européennes mais sans suite pour le moment.


Seit Monaten sind immer wieder Flüchtlingsunterkünfte überfüllt , wie hier in Bruchsal (Baden-Württemberg) – dann müssen Notunterkünfte eingerichtet werden
Un abri pour réfugiés à Durchsal en Allemagne

lundi 2 février 2015

L’étendard sanglant est levé

L’étendard sanglant est levé
Anna Jolivet et Hermann Graf von Westerholt

Le 22 mai 2014, l’armée thaïlandaise a pris le contrôle du pays en effectuant un coup d’état. Depuis, le National Council for Peace and Order (NCPO) a instauré la loi martiale et s’est placé à la tête d’un régime qui bafoue les droits de l’homme.

Les mesures prises par le NCPO, sous la houlette du général Prayuth Chan-Ocha, ont peu à envier aux dictatures modernes, avec notamment la mise en place de l’ordonnance 103/2557 qui interdit toute forme de critique de l’armée, du NCPO et de la monarchie. Tout contrevenant à cette ordonnance s’expose à une enquête de police qui peut aboutir à une peine de prison, comme le montre l’exemple d’un chauffeur de taxi condamné à deux ans et demi d’emprisonnement pour avoir discuté des inégalités sociales en Thaïlande avec un de ses passagers. La censure est donc complète, et des soldats ont été envoyés à travers le pays afin de diffuser une propagande mensongère. De plus, toute activité d’opposition à la junte est formellement interdite, et serait de toute manière rendue très difficile à cause du couvre-feu imposé de 22h à 5h et de l’interdiction de se rassembler en groupes de plus de cinq personnes. Ainsi, plus de 300 personnes ont été arrêtées arbitrairement depuis le coup d’état, dont la plupart des membres de l’ancien gouvernement et de l’opposition dont les familles sont surveillées et menacées. Certains ont même déclaré avoir été victime d’enlèvement et de torture, comme l’opposante Kritsuda Khunasen, qui a fui vers l’Europe après avoir été emprisonnée un mois. Elle a même frôlé la mort en prison lorsque ses agresseurs l’ont étouffée avec un sac en plastique.

Le NCPO justifie ce coup d’état par la violence des manifestations opposant les Chemises Rouges (partisans de l’ancienne première ministre Yingluck Shinawatra et de son frère Thaksin Shinawatra, à la tête de l’état jusqu’en 2006) aux membres du People’s Democratic Reform Committee (PDRC). L’objectif des militaires est de restaurer le calme dans le pays et d’organiser des élections fin 2015. C’est tout du moins ce qu’ils prétendent.

A défaut de pouvoir protester ouvertement, certains Thaïlandais en désaccord avec le coup d’état ont adopté des gestes plus discrets mais toujours passibles d’amendes élevées et de peines de prison, comme de lire le roman 1984 de George Orwell, de chanter la Marseillaise en public ou même d’effectuer le salut à trois doigts tiré de la saga Hunger Games de Suzanne Collins, symbole de la rébellion.

La communauté internationale n’est pas convaincue des intentions démocratiques proclamées par l’armée, et craint que la situation ne dégénère en de nouveaux affrontements violents entre l’armée et ses opposants. A ce jour, le tourisme en Thaïlande a baissé de près de 11% par rapport à l’année dernière alors que ce secteur représente 10% de l’économie thaïlandaise. De plus, la demande du gouvernement d’obtenir un siège au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, émise le 22 juillet 2014, a été rejetée. Le directeur de la zone Asie de Human Rights Watch, Brad Adams, a précisé que cette demande ne pourrait être traitée sérieusement tant que le pays était soumis à un régime militaire répressif.



Sources: