mardi 9 janvier 2018

La Corée du Nord : une crise qui ne cesse de grandir


Mercredi 3 Janvier, Donald Trump a réagi à la provocation de son homologue Nord-Coréen à propos de l’arme atomique par un Tweet déclarant : « J’ai aussi un bouton nucléaire mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et, le mien, il marche ! ».




Cet incident survient juste après l’annonce de la possible participation de la Corée du Nord aux Jeux Olympiques en Corée du Sud et de négociations entre les deux pays, qui avaient apporté l’espoir de détendre les relations actuelles. Les Etats-Unis et la Corée du Sud avaient alors accepté de repousser leurs exercices militaires communs. Cependant, après cette annonce, la Corée du Nord a été suspectée par CBS News d’avoir réitéré des tests de missiles, sans que cela n’ait été vérifié. Certains journaux pensent même que la Corée du Nord pourrait délibérément créer de l’activité sur les sites de tests pour brouiller les pistes.

En août dernier, la Corée du Nord avait déjà réalisé des essais de missiles menaçant la base Américaine de Guam dans l’océan Pacifique et continué ses essais nucléaires et balistiques dans le but de provoquer les Etats-Unis, malgré la condamnation de l’ONU. Il faut ajouter à cela les 5000 tonnes d’armes chimiques menaçant toute l’Asie, une armée de plus d’un million d’hommes, 4300 tanks, des milliers de missiles pouvant atteindre des grandes villes comme Séoul et un chef d’Etat, Kim Jong Un, capable de faire exécuter son demi-frère et son oncle.

Une guerre nucléaire pourrait éclater entre ces trois pays, qui sont officiellement toujours en guerre depuis celle de 1950-1953, n’ayant signé qu’une trêve et non un traité de paix. En août, la ministre chinoise des affaires étrangères, Hua Chunying, avait déjà appelé les deux parties à détendre leurs relations en déclarant que la crise approchait un point critique.

Même si les forces nucléaires américaines sont incomparables à celles de Kim Jong Un – un sous-marin nucléaire américain contient plus de têtes nucléaires que la Corée du Nord n’en a dans son arsenal entier—la Maison Blanche ne néglige pas cette menace. Elle a récemment annoncé que des préparatifs de réponse à une attaque sont mis en place et qu’il ne suffirait que de quelques instants pour connaître la trajectoire d’un missile et déterminer s’il est dirigé contre les Etats-Unis. Mais contrairement à ce que pourrait laisser penser son tweet, Trump ne s’apprête pas non plus à changer sa politique qui promet de n’utiliser l’arme nucléaire qu’en cas extrême, comme en réponse à une telle attaque par exemple. L’utiliser comme menace reste impensable.

Certains experts ne cachent pas leur inquiétude face à ces provocations qui sont beaucoup plus risquées que les protagonistes ne semblent le penser et pourraient conduire à une guerre que personne n’a voulu. Le chef de la CIA a averti Donald Trump que si le programme d’armement coréen n’était pas arrêté dans les trois mois (d’ici Mars), leur adversaire aurait la capacité d’atteindre toutes les villes Américaine, Washington comprise, par une frappe nucléaire. Fox News va même jusqu’à presser le président américain d’agir « agressivement », car pour eux, les Nord-Coréens seraient vraiment prêts à utiliser l’arme nucléaire. Ils lui suggèrent ainsi de trouver le moyen de mettre fin à leurs tests balistiques, qui, même s’ils ne sont pas réussis, leurs permettent de s’améliorer. Ils encouragent aussi l’utilisation des cyber-technologies comme Bush et Obama l’avaient fait pour bloquer le programme nucléaire en Iran. Enfin, ils préconisent de continuer à armer les Etats-Unis et ses alliés pour décourager les Nords-Coréen.

Cependant, la diplomatie ne serait-elle pas la seule vraie sortie de secours à cette crise ? Même si l’ONU n’est pas reconnue par la Corée du Nord et que Trump ne la tolère que si elle ne va pas à l’encontre de sa politique extérieure, la Chine pourrait prendre l’initiative de lui demander d’organiser des discussions entre les protagonistes. A moins que l’Union Européenne ne se décide à s’en charger… Peut-être serait-il temps que les grandes puissances mondiales s’impliquent dans ce sujet qui menace toute la communauté internationale, en donnant à cette institution mondiale les moyens légitimes, de gérer cette crise.

Eglantine Boucher et Capucine Cauzac


Sources :




 





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