jeudi 21 janvier 2016


Financement de l’état islamique : Enfin une réaction globale? 



       C’est une annonce qui n’est pas passée inaperçue : le 18 novembre dernier, le président russe Vladimir Poutine a indiqué la création d’une commission spéciale chargée de combattre le financement du terrorisme dans le cadre du renforcement de la lutte contre l’organisation terroriste Daech.
       Il s’agit là d’un tournant après plusieurs années d’attentisme de la part de la communauté internationale. Profitant du chaos de la guerre civile Syrienne, Daech s’est développé au fil des ans dans l’indifférence générale. Après 4 ans d’existence, le groupe compte aujourd’hui 25 000 personnes dans ses rangs et s’appuie sur une logistique et une organisation dignes d’un véritable état. Son budget avoisine les deux milliards de dollars et pause la question de son financement : comment l’entreprise terroriste la plus importante du monde peut-elle rassembler de telles sommes d’argent ? Les raisons sont multiples :
     Tout d’abord, Daech occupe un des territoires les plus pétrolifères de la planète et son exploitation lui permet d’engranger quelques 700 millions de dollars de bénéfice par an grâce au marché noir. Des colonnes de camions se dirigent chaque jour vers la Turquie et le Kurdistan avec des centaines de barils de pétrole vendus 70% moins cher qu’au prix du marché officiel.
    
    Par ailleurs, Daech profite également du soutien des pays Sunnites du Golfe, et en particulier du Qatar qui voit en cette organisation un moyen de renverser le pouvoir Chiite en place en Irak et en Syrie. En effet, la rivalité entre les deux branches de l’Islam s’est amplifiée ces dernières années suite à l’invasion de l’Irak par les USA qui a conduit à la mise en place d’un gouvernement Chiite et à la mise au banc de la population Sunnite. Se référant au troisième pilier de l’Islam portant sur l’aumône, certains pays comme le Qatar effectuent ainsi des millions de dollars de dons à des ONG de façade afin de subventionner Daech indirectement. Il profite ainsi de la négligence en matière de contrôle des banques locales qui ferment facilement les yeux sur le caractère illégal de certaines donations.
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     Enfin, Daech possède d’autres voies de financement assez variées : Vente d’objets archéologiques au marché noir (le territoire contrôlé par les terroristes comprend de nombreux sites historiques comme les ruines de Palmyre), le trafic du Captagon, drogue très répandue au Moyen-Orient, mais aussi les enlèvements d’occidentaux, le trafic d’organes et la vente d’esclaves notamment.
     Daech constitue donc aujourd’hui une organisation complexe et à la lumière des éléments présentés ci-dessus, il parait légitime de s’interroger sur la pertinence des réactions militaires occidentales suite aux tragiques évènements de Paris en novembre dernier. En effet, la part de l’émotion dans l’engagement de troupes pour combattre cette organisation semble très importante. Par ailleurs, beaucoup reste à faire sur le plan de la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme. En effet, même des pays participants au G20 soutiennent financièrement Daech a récemment affirmé Vladimir Poutine. La guerre contre Daech ne se gagnera pas qu’avec les armes. 

Titouan Garnerin
Martin Hedon

  • http://www.mil21.es/noticia/173/3-guerra-mundial/asi-se-financia-el-estado- islamico:-donaciones-del-golfo-petroleo-narcotrafico-trafico-de-organos-arte- secuestros.html
  • http://www.elpais.com.uy/mundo/putin-varios-paises-g20-financian-ei.html
  • http://elcomercio.pe/mundo/actualidad/posible-cortar-financiamiento-estado-
    islamico-noticia-1859404 

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