dimanche 11 janvier 2015

L’Italie s’interroge sur sa politique d’accueil des réfugiés

L’Italie s’interroge sur sa politique d’accueil des réfugiés

Cette année, plus de 100 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes pour trouver refuge en Europe.

Olivier Roux et Arthur Donnadieu 

 

De nombreux réfugiés risquent leur vie en traversant la Méditerranée, dans des bateaux de fortune, afin de fuir les conflits qui font rage en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. C'est principalement sur les côtes italiennes que ces migrants accostent.
Ces dernières années l'Italie, comme la Grèce et l'Espagne, s'employait à les repousser. Mais au lendemain du drame de Lampedusa, naufrage ayant causé la mort de près de 400 personnes, et sous l'impulsion du pape François, le gouvernement italien a lancé une opération d’accueil en employant sa marine pour de vastes et coûteuses missions de sauvetage. On l’appelle « Mare Nostrum ».
Depuis le lancement de la mission, en octobre dernier, des milliers de personnes ont été secourues.
À leur arrivée, les migrants sont pris en charge par les autorités, des associations humanitaires et des bénévoles. La Croix Rouge, par exemple, a délégué 225 volontaires pour leur porter secours.
Ils sont transportés dans des lieux proches où sont fournis de l’eau, de la nourriture, un abri temporaire, et où est effectué un examen médical. Une cellule psychologique est disponible si besoin.Par ailleurs, le Sénat italien a abrogé, cette année,la loi qui donnait le statut de criminel à tout immigré clandestin.

« Mare Nostrum » n’est cependant pas infaillible.
Au mois d’Août 2014, plus de 300 personnes sont mortes dans le naufrage de 3 navires.
Une fois accueillis en Italie, la plupart des migrants s’enfuient des refuges pour continuer leur voyage vers le Nord. Ils cherchent à rejoindre des pays tels que l’Allemagne ou la Suède, avec l’aval officieux des autorités italiennes…
L’opération est sous le coup de plusieurs critiques. Certains pays accusent l’Italie de favoriser des traversées de plus en plus dangereuses, en aidant les migrants en pleine mer. D'autres prétendent que l'Italie facilite l’entrée possible de terroristes sur le territoire européen.
Face à l’afflux massif des réfugiés en constante augmentation, et sans aide notable de ses voisins, l’Italie se trouve dépassée, et envisage l’annulation de l’opération.
Carlotta Bellini, responsable de la protection infantile au sein de l’association Save the Children Italy, s'oppose à l’arrêt de l’opération: « Ce sont des gens désespérés. Ils essaieront par tous les moyens de venir, et il y aura encore plus de morts ».
Ceci pourrait se révéler humainement catastrophique.

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